Il tourne en rond, comme un lion en cage, comme un homme trop habitué au contrôle, et qui le perd, et qui ne peut rien faire contre ça. On lui a interdit l’accès. Lui, au roi, on lui a interdit de pénétrer dans la pièce. « Aucun homme, Votre Majesté. », lui avait-on dit. « C’est ma femme et mes enfants. » s’était alors indigné Adonis, peu habitué à ce qu’on lui refuse quoi que ce soit, depuis plusieurs mois. Huit mois qu’il était roi et c’était la première fois qu’un eartanarien osait lui dire non dans son propre palais. Mais c’était la tradition et même si Adonis aimait bousculer les règles, il ne le ferait pas cette fois. Alors à la place, il tournait en rond, plus agité que jamais. Son cousin était présent. En tant que frère de la reine et cousin du roi, il avait été prévenu lui aussi et il tentait de calmer son impétueux roi. Mais celui-ci ne l’entendait pas vraiment, ne l’écoutait pas du tout. Il avait l’oreille alerte, sensible à chaque bruit qui lui provenait, étouffé, depuis l’autre côté de la porte.

Et puis, un cri. Un cri d’enfant. Adonis se fige, et il sent la main de son cousin contre son épaule. Deux ou trois minutes passent, les plus longues de la vie d’Adonis, avant qu’un second cri d’enfant ne retentisse. Le brun tourne la tête vers Isaak, instinctivement, il a besoin de partager ce moment, parce qu’il n’est pas à l’intérieur, parce qu’il n’a pas vu ses enfants venir au monde, mais qu’il sait qu’il les tiendra entre ses bras dans quelques minutes. La porte s’ouvre, laissant apercevoir la sage-femme en chef. « Félicitations Votre Majesté, vous avez une fille, et un garçon. » Adonis ne tient plus, et avant de pénétrer dans la pièce avec son cousin, il lui lance un sourire des plus brillants, un de ces sourires que l’on ne voit pas souvent sur le visage du roi, mais qui illumine la pièce. Le brun pénètre finalement dans la chambre, et se rend sans plus attendre près de sa femme, allongée dans les draps et contre les oreillers de leur lit. Les jumeaux sont contre elle, et quand le regard du jeune père se pose sur eux, il ne ressent plus que de la joie. Adonis s’approche, l’ambre humide, et dépose un baiser contre le front humide de la reine. « Je t’aime. » souffle-t-il doucement, peu importe que les sages-femmes soient présentes, après tout Izolda est son épouse. Le brun ne tient plus, il veut tenir ses enfants entre ses bras, mais la sage-femme, qui avait déjà assister Juliette pour la naissance d’Isaiah, et Morgana pour elle d’Izolda, connait le protocole. Le roi doit reconnaître ses enfants, et surtout son héritière. Car lui ne sait pas lequel des deux est venu au monde en premier, mais toutes les femmes présentes le savent. Alors elle retire doucement la petite fille des bras de sa mère, qui la laisse faire, et l’amène à son roi. « Votre fille est née la première, Votre Majesté. » Adonis n’hésite pas, bien qu’il ne sache pas totalement comment s’y prendre. L’Eartanarienne l’aide, elle dirige ses gestes, et lui glisse quelques conseils pour bien tenir l’enfant. « C’est donc toi la future reine… » souffle-t-il plus pour lui et Artémis. Le bébé a les yeux encore fermés, et bouge à peine. Elle respire, sa peau est chaude, mais il faudra un peu de temps avant qu’elle ne le reconnaisse. Adonis pose son regard sur les prunelles noisette de son épouse. « Artemis. » Ils en ont déjà parlé, leur prénom préféré pour une fille, leur prénom préféré pour un garçon. « Princesse Artemis Griffith. » Et son doigt glisse doucement contre sa minuscule joue