My love,

Je n'ai pas pour habitude de coucher de tels mots sur le papier, je préfère les murmurer en silence contre ta peau brûlante. Ma main tremble légèrement, mes pensées s'emmêlent, j'ai le sentiment que tu te tiens près de moi, dans mon dos. J'ai l'impression de sentir ton souffle qui se disperse sur ma nuque, comme toujours lorsque tu es contre moi. La sensation m'enivre, alors que je tiens ce stylo au dessus de ce papier, et que tu te trouves au loin, à des milliers de kilomètres de moi.

Il me suffit pourtant de fermer les yeux pour que la sensation s'intensifie, mais je ne peux me perdre dans ces rêves éveillé trop longtemps. Ma fonction exige de moi une tête froide, et pourtant toutes mes pensées se tournent vers toi, et tous ces songes me rendent fiévreux.

Quand te reverrais-je? C'est la seule question que je peux te poser. Je ne veux rien savoir d'autre, et en même temps je veux tout savoir. Je veux savoir si toi aussi tu penses à moi, si toi aussi tu sens mes baisers sur ta peau, quand tes songes envahissent ton esprit. J'aime à penser que c'est le cas. J'aime à croire que j'ai cet effet sur toi, le même effet que tu as sur moi. Soit mien, au delà de nos frontières et au delà des bagues qui ornent nos doigts. Rejoins ta femme, donne des héritiers à ton royaume, mais ne pense qu'à moi, Cal. Car je ne pense qu'à toi. A chaque instant.

Et si souvent le souvenir de toi m'enivres et fait naître sur mes lèvres un sourire heureux, plus souvent encore je sens la douleur du manque de toi transpercer mon être. C'est insupportable. Bientôt j'atteindrai ce seuil où ton absence me sera trop insupportable. Et ce jour-là, je mettrai un pied sur le premier bateau qui m'emmenera auprès de toi.

Mais pas encore, my love. Ca ne fait pas assez longtemps. Je ne peux quitter mon royaume, tout juste revenu du tien. Je ne peux laisser Artemis et Hermès, une nouvelle fois, sans leur père.